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Comment gérer son stress ? (Mars 2010)

 

Il s’agit moins de traiter le stress que de traiter avec lui !

Comme nous l’avons vu dans nos deux précédentes lettres, la prise en compte du stress passe d’abord par la compréhension du phénomène et des processus qui lui sont généralement associés ; le stress s’observe, se « capture » et, finalement, s’apprivoise pour apparaître non comme un véritable allié mais comme une composante « normale » de notre vie professionnelle et personnelle.   

En cela, les conseils qui vont vous être proposés dans les lignes qui suivent doivent être compris comme des axes de réflexion que chacun doit d’approprier pour les enrichir en fonction de ses aspirations, de ses goûts, de son environnement et des opportunités qui se présentent à lui ! En revanche, les fondements de la démarche restent valables dans tous les cas de figure et nous ne saurions que trop insister pour que nos lecteurs intègrent cette indispensable dynamique.

Principe n°1 : NOTRE CORPS ET NOTRE ESPRIT TRAVAILLENT ENSEMBLE !

L’activité physique est un excellent mode de « déviation » du stress.    

La pratique d’un sport individuel ou collectif, la marche à pied, le jardinage ou toute autre activité qui permet une extériorisation physiologique des processus mentaux constituent un excellent moyen de prendre de la distance en regard d’une pression stressante ; faites l’expérience (peut-être avez-vous déjà ressenti cela !) : le problème « embêtant », le souci « ennuyeux » qui vous préoccupe (pour le moins) voire qui vous empêche de dormir, pourront se trouver allégés (et pourquoi pas solutionnés) par la mi-distance créée au moyen d’une dépense physique ; celle-ci, comme nous le savons, viendra réguler les appels énergétiques tels que demandés au cours des phases de résistance et d’adaptation. Ajoutons à cela que toute pratique relaxante (yoga, sophrologie, etc.) peut évidemment constituer un complément très intéressant aux activités évoquées ; attention cependant à ne pas entrer dans une frénésie boulimique au nom du « pour ne pas être stresser, il faut faire du sport » et générant ainsi un nouvel agent … stresseur ! Souvenons-nous que les injonctions (à titre d’exemple, le « il faut) constituent de réels foyers anxiogènes.

Principe n°2 : NOUS SOMMES UNIQUES !

 Prenons soin de nous par une qualité de vie (sommeil, nourriture, etc.) appropriée et conforme à nos besoins.  

L’équilibre s’acquiert (se retrouve) par une régulation des paramètres physiologiques générée en grande partie par le respect des équilibres tension/détente (voir lettre n°2) ; à ce titre, les deux dimensions vitales que représentent l’alimentation et le sommeil sont des facteurs structurels essentiels dans la recherche de ces équilibres ; ainsi, un temps de récupération évalué en moyenne à 07H45* par nuit (il s’agit bien d’une moyenne) et un processus d’alimentation en accord avec les principes diététiques classiques (dosage fibres/protéines/glucides/lipides/apports vitaminiques) assurent cette régulation et permettent de créer (ou de stimuler) un terrain psycho-physiologique propre à canaliser les tensions et à favoriser l’apprivoisement du stress ; il n’est pas dans le propos de ces lignes d’insister sur l’indispensable réduction de la consommation de café (ou de thé), sur la nécessité de repas équilibrés pris dans le calmeShare your stress . et en un temps suffisant, sur le côté éminemment néfaste du grignotage et des excès alimentaires du soir,… mais tout ceci concoure à une qualité de vie, au « Prends soin de toi » qui ne peuvent être déconnectés de la prise en charge du  stress ! Notons que, comme pour le principe n°1, les techniques de relaxation ainsi que l’approche diététique comportementale peuvent être d’une grande aide dans ce domaine.

Principe n°3 : LE STRESS SE PARTAGE !

Osons parler de notre mal-être, de notre angoisse, de notre souffrance. 

S’ouvrir à l’autre de ses problèmes, de ses soucis, de cette anxiété sourde qui grandit et qui est de plus en plus difficile à maitriser (paroxysme de la phase de résistance) n’est pas chose aisée ; certes, il est indispensable de trouver une personne « de confiance » avec laquelle nous sommes dans une suffisante proximité pour nous révéler dans toute notre fragilité, dans toute notre faiblesse … finalement très humaines ! Un parent (mais pas forcément le conjoint avec lequel le lien fusionnel peut s’avérer un très mauvais conseiller), un ami (à la condition qu’il ait une écoute objective sans entrer dans la posture du « sauveteur »), un(e) collègue (si et seulement si celui-ci –celle-ci– est en capacité de prendre un recul suffisant pour comprendre le sens de la demande et l’accueillir comme telle), un professionnel de l’écoute (psychologue, thérapeute,…) qui saura (normalement) faire preuve de la neutralité nécessaire pour adresser des voix possibles de gestion de la problématique, sont autant d’aides potentielles dont il faut savoir « user » parce que l’aveu de la souffrance constitue déjà un pas vers son apaisement.  

Principe n°4 : CONNAISSONS-NOUS NOUS-MEME !

Connaissons et affirmons, sans fausse pudeur et sans retenue, nos limites. 

Know your limits .Nous ne pouvons refaire le monde chaque matin … Notre « pouvoir » se limite à notre champ d’intervention et à l’expression positive de nos compétences ; il n’est pas possible, dans ces conditions, de vouloir tout résoudre, tout solutionner, tout gérer puisque, par définition, nous n’en avons pas les moyens ! Il est donc essentiel d’accepter ses limites en posant deux règles de fonctionnement personnel essentielles dans la maitrise du stress (entre autres) : je ne peux pas tout faire et je ne veux pas tout faire ; en effet, c’est dans la dualité entre « pouvoir » et  « vouloir » que résident nombre de difficultés conduisant, à l’extrême, au tristement fameux « burn out » … Maitriser ces deux paramètres revient finalement à s’accorder une liberté d’action dont nous avons dit tout l’intérêt qu’elle représente quant au thème qui nous intéresse ; une méthode simple consiste à lister les missions et les tâches à accomplir en accordant, tel un guide gastronomique célèbre, un certain nombre d’étoiles à chacune d’entre elles selon les deux critères évoqués plus haut ; attention ! Il ne s’agit pas de prioriser lesdites missions et tâches dans une approche chronologique mais bien de déterminer le degré de « pouvoir » et de « vouloir » que nous accordons à chacune d’entre elles ; essayez et vous serez surpris du résultat !    

Take care of yourself.

Principe n°5 : DONNONS DU TEMPS AU TEMPS !

Make time for fun .Plutôt que de souffrir d’un manque de temps, tentons de lui redonner du sens dans tous les aspects de notre existence. 

Nous venons de voir (principe n°4) qu’il ne nous est pas possible de tout faire pour des raisons de compétences et d’environnement ; il faut ajouter à ces deux items une troisième composante tout aussi importante : le temps ! Nous n’avons pas le temps, nous manquons de temps (ou, pire encore, le temps nous manque … phrase lourdement symbolique !), le temps nous est compté, etc. Cette pression permanente subie ou générée par notre propre structure mentale (on parle, dans ce cas, de « pensées stressantes ») nous positionne en « phase d’alerte » pratiquement continue ce qui vient, on l’aura compris, augmenter les risques liés à la phase d’adaptation, la plus sournoise du stress ! Il faut, dit-on alors, « gérer son temps » ce qui revient à contraindre le même volume de travail  dans une durée équivalente mais en tentant de mieux s’organiser ; la formule est intéressante mais si elle traite le symptôme, elle ne s’attaque pas réellement à la cause ; interrogeons-nous donc (aussi) sur le poids de ces fameuses pensées stressantes dans l’appréhension de la dimension temporelle ; posons-nous, par exemple et le plus objectivement possible, la question de la différence entre l’essentiel et l’important ; sachons partager, déléguer, ouvrir notre esprit vers une dimension qui nous permet de considérer que tout ne passe pas par nous mais que, au contraire, la synergie entre les individus est incontestablement bien plus porteuse de sens et donc d’efficacité ; enfin, n’oublions pas que le PLAISIR est un réducteur de stress avéré ; ainsi, sachons conserver du temps pour nous, pour nos loisirs, pour nos hobbies, pour notre famille, pour nos amis … Tous ces aspects sont, eux aussi, essentiels !

Principe n°6 : ACCEPTONS D’AVOIR TORT !

Ne répondons pas systématiquement à une phase d’attaque …par une contre-attaque.  

S’il nous faut être capable de gérer objectivement notre capacité à dire NON (au demeurant souvent à nous-mêmes), il n’en reste pas moi que nous devons accepter le point de vue de l’autre, des autres, même si celui-ci n’entre pas dans les canons de notre système de valeurs, culturel, d’opinions etc. Souvenons-nous que la confrontation (au sens presque guerrier du terme) permanente professionnelle ou privée est l’une des premières causes des « burn out » dévastateurs (rapport annuel INRS  février 2008 – pages 253 et suivantes) ; il est bien évident que ce constat ne doit pas nous amener à museler notre personnalité au motif que le risque encouru est important ; il s’agit plus simplement de mettre en perspective nos convictions (aspect essentiel) et notre entêtement (aspect ô combien stressant) ; si les premières fondent notre position humaine et sociale, le second correspond très exactement à un réflexe parfaitement émotionnel (l’hypothalamus entre en action) et ne peut que stimuler notre système orthosympathique ce qui s’avère, si l’on se souvient des chapitres précédents, éminemment néfaste dans la mesure où cette phase de tension n’est pas suivie (au nom du fameux entêtement) par une phase de détente ; l’on comprend rapidement qu’il est essentiel d’accueillir la parole de l’autre, d’en analyser le sens direct et indirect (particulièrement en regard du non verbal, des « non-dits ») et de rechercher non les points de désaccord mais, tout au contraire, les points de convergence qui existent dans l’immense majorité des cas ; tout ceci passe par trois éléments déterminants que sont l’écoute, la mi-distance et la volonté de construire un cheminement commun qui, tout en respectant les individualités, génère une satisfaction intelligible (entendue par notre intelligence, notre cortex et donc aussi par notre corps –cf. principe n°1–) source de détente.        

Principe n°7 : LES PLEURS COMME EXUTOIRE …

Ne craignons pas de « lâcher prise » en libérant nos émotions au moyen des larmes.  

« Pleurer un bon coup » peut se révéler un excellent moyen de venir au secours de notre indispensable besoin de détente ; en effet, les pleurs d’émotion contiennent protéines et hormones, dont la prolactine mais aussi la leucine encéphalique qui agit sur la douleur. Le message nerveux qui provoque les larmes entraîne la production d’antalgiques naturels. On retrouve également, dans ce type de larmes, les molécules responsables du stress ou des toxines apparues sous l’effet du stress. Une étude a montré que le fait de pleurer diminuait la tristesse ou la colère de 40% environ … Il est vrai cependant que les larmes sont souvent associées, dans une vision largement répandue, à une faiblesse, une fragilité voire une  carence de résistance à la pression, ceci s’inscrivant donc en contrepoint du message « sois fort » dont nous savons l’importance dans notre structure socioculturelle contemporaine ; l’image façonnée du «winner» exclut sa perméabilité aux émotions ; cette exclusion (irrémédiablement feinte, sachons-le) ouvre une voie « royale » aux mécanismes de tension et de résistance dont nous savons qu’ils constituent les fondements de la posture du stress. Il existe cependant un compromis entre la rétention émotionnelle pratiquement exigée par le cadre sociétal et l’indispensable besoin d’exprimer concrètement ses émotions : rien ne nous empêche de nous isoler (il n’est point besoin d’être dans la démonstration pour rendre le processus efficace) aux fins de « nous lâcher » en nous laissant envahir par tout ce que nous n’osons pas laisser émerger ; il s’agit donc bien d’une permission donnée à nous-mêmes sans laquelle aucune libération n’est réellement possible.  

Principe n°8 : LAISSONS NOTRE IMAGINAIRE S’EXPRIMER !

 Le recours à la créativité spontanée constitue un excellent moyen de situer nos émotions dans un schéma porteur d’apaisement et particulièrement « déstressant ».      

Si tout n’est pas possible, tout peut être rêvé ! Il n’y a pas de limite à notre imaginaire si ce n’est celles que nous nous imposons (nous créons ici un lien direct avec le  principe n°7) ; lorsque l’angoisse (le stress) nous submerge, appuyons-nous sur le principe de l’image mentale qui peut nous emporter loin de la réalité non pour la fuir mais plutôt pour la détourner de son caractère faussement inéluctable ; imaginons donc un lieu, une situation, une rencontre positifs et porteurs d’éléments destinés à réguler nos pensées stressantes et projetons-nous dans la « scène » ; ne refusons pas l’évasion que peuvent nous procurer une lecture, une écoute musicale, la pratique d’une activité artistique dans laquelle le principe de la création joue un rôle important et qui sont autant de clés  nous permettant d’ouvrir les portes d’un retour à notre paix intérieure ; ayons toujours avec nous, en nous, un projet, un but, une finalité dans tous les domaines de notre vie ; grâce à eux, nous pourrons regarder non l’obstacle qui nous semble obstruer le chemin de l’existence mais, tout au contraire, le sens que nous pourrons (re)donner à celle-ci.

*norme INRS 2005 pour un adulte de plus de 18 ans ne présentant pas de troubles de santé

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