Toute organisation vit, aujourd’hui, de nombreux changements, de nature et d’ampleur différentes, de temporalité et de rythme variables. Ces changements apparaissent tout à la fois comme des ruptures plus ou moins conséquentes, des remises en question plus ou moins fondamentales de façons d’agir et de penser jugées insatisfaisantes mais aussi comme le développement de compétences conduisant l’organisation à une situation perçue comme plus satisfaisante.
Devant ce changement que beaucoup considèrent comme inéluctable dans nombre de structures, l’on ne peut s’empêcher de s’interroger sur un certain nombre de thèmes dont l’analyse permet de poser les cadres du phénomène en question.
Ainsi,
La démarche de changement peut donc se décliner comme suit :
Mais, la manière dont sera conduit le changement est également essentielle pour faire face à ce que l’on nomme des « résistances ». Il convient donc de s’interroger à propos des styles de conduite du changement et des acteurs impliqués.
Le changement, facteur d’apprentissage organisationnel
1. Qu’est-ce que l’apprentissage organisationnel ?
Changer une situation devenue problématique, corriger les dysfonctionnements d’une organisation grâce au développement de compétences nouvelles, c’est aussi l’objet de « l’apprentissage organisationnel ». Dès lors, il importe d’aborder la question de la filiation entre le changement et l’apprentissage organisationnel.
Depuis SENGE (1991), des auteurs (PROBST et BÜCHEL, 1995, ARGYRIS et SCHON, 2002, etc.) développent la notion d’apprentissage organisationnel en insistant sur un certain nombre de facteurs dont :
Tenant compte de ces éléments, PROBST et BÜCHEL définissent l’apprentissage organisationnel comme « la capacité d’une institution à agir en reconnaissant, en tant qu’entité, ses erreurs et de les corriger. De plus, elle doit être en mesure de changer ses bases de savoir et de valeur afin de générer de nouvelles compétences d’action et de nouvelles prises de décisions. »
Envisagé sous l’angle de l’apprentissage organisationnel, le changement met, au centre de l’analyse, le rôle de chacun dans la transformation d’une organisation. Ainsi, les théories de l’apprentissage organisationnel analysent le changement à travers le rôle des savoirs et des connaissances détenus par les acteurs dans l’évolution des « routines » de l’organisation.
Dans l’apprentissage organisationnel, il est important de :
Il s’agit donc ici d’une conception normative, qui prescrit ce qu’il faut atteindre et qui considère l’apprentissage organisationnel comme un processus productif, générateur de compétences.
2. Les facteurs de développement de l’apprentissage organisationnel
PROBST et BÜCHEL proposent d’utiliser trois facteurs critiques afin d’évaluer le stade de développement dans l’apprentissage organisationnel, selon le schéma ci-après:
Ce préambule étant posé, nous aborderons, dans notre prochaine lettre, le COMMENT du processus à travers un questionnement « pratique » destiné tout à la fois à guider le parcours de l’organisation en mouvement mais aussi à veiller au respect du cap donné dans une vigilance plus spécifiquement tournée vers la dimension comportementale.