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FAIRE PREUVE D’AUDACE… Ou comment oser ? (Septembre 2018)

Certaines personnes éprouvent beaucoup de difficulté à « se lancer », que ce soit professionnellement ou dans leur vie privée : changer de travail, mettre en route un nouveau projet, déménager, ou tout simplement décrocher son téléphone pour contacter de nouveaux clients… autant d’épreuves qu’ils préfèrent parfois différer, voire supprimer de leur quotidien, même si l’envie ou le besoin sont bien présents.
Alors que d’autres, face aux mêmes circonstances, semblent doter d’un « don » qui leur permet de toujours aller de l’avant, quelles que soient les difficultés rencontrées, faisant preuve de ce qu’il est de coutume de nommer de « l’audace ».
Est-ce à dire que les difficultés s’aplanissent devant certains ? Possible… Mais même si le hasard ou la chance sont parfois au rendez-vous, il y a probablement des pistes que ces « audacieux » savent emprunter avec plus d’aisance.
Avant d’explorer ces pistes dans le prochain numéro de notre lettre, ce qui nous permettra de mettre en lumière une « stratégie de l’audace », examinons ce mois-ci les principales raisons qui rendent cette stratégie si difficile à certains.

Qu’est-ce que l’audace ?

Pour faire simple et en se basant sur la définition du dictionnaire, l’on peut distinguer deux facettes au terme « audace » :

  • La tendance à oser des actions difficiles : l’on touche là à une sorte de courage, mais il faudra bien dans ce cas identifier le niveau de difficulté, qu’il soit réel (tenter l’ascension du Mont Blanc) ou supposé (traverser la rue) – nous aborderons cette nuance plus loin ;
  • Un acte qui brave les goûts dominants : il s’agit dans ce cas d’actions innovantes, hors des sentiers battus, faisant appel à la créativité. Les grands inventeurs, les artistes ont dû parfois faire preuve d’audace quand il s’est agi de bousculer les codes ou les idées reçues !

Mais une nuance importante doit être prise en compte dès maintenant: il convient en effet de distinguer, pour « le commun des mortels », audace et prise de risque inconsidérée. En reprenant les deux exemples cités plus haut, tenter l’ascension du Mont Blanc sans aucun entraînement ne serait plus de l’audace, mais de l’inconscience, traverser une autoroute très passante sans regarder serait carrément suicidaire !

En poussant encore un peu la réflexion, l’on peut affirmer que ce qui sous-tend l’action audacieuse, c’est le besoin et/ou l’envie. Pour être plus précis, il y a peu de chance qu’une personne ose se lancer si elle n’est pas sérieusement motivée – motivation que l’on qua lifiera, selon le cas, d’intrinsèque ou d’extrinsèque. Du côté de la motivation intrinsèque, l’on peut trouver l’ennui, un besoin de changement d’activité ou d’horizon, une ambition professionnelle, un goût particulier pour la nouveauté ou le challenge…Par motivation extrinsèque, l’on notera plutôt la « carotte » ou le « bâton », à savoir, par exemple, la volonté d’obtenir une prime, de recevoir de la considération, ou le souhait de fuir une situation ou un environnement devenus intolérables…

Pourquoi ne pas oser ?

Une fois cerné ce que nous entendons derrière le terme « audace », cherchons à comprendre pourquoi sauter le pas est si difficile à certains. Mais au préalable, rassurons-nous : ressentir des freins face à une situation inhabituelle est somme toute assez courant car l’humain n’aime en général pas le changement, et des blocages peuvent apparaître, même chez les plus audacieux… Une difficulté récurrente et difficile à surmonter appelle cependant certaines questions :

  • Cette difficulté est-elle réelle ?
  • Si oui, la personne a-t-elle les ressources pour pouvoir surmonter cette difficulté et quelles actions peuvent-elles être efficaces pour l’aider à mettre en œuvre son projet ?

En ce qui concerne l’existence même de la difficulté, ou son niveau objectif, la distinction entre la « réalité » perçue par la personne et le « réel » rationnel auquel elle est confrontée est un préalable indispensable. En effet, certaines personnes « n’osent pas » tout simplement parce qu’elles n’ont pas une vision objective des possibilités qui s’offrent à elles. Cette difficulté repose sur des croyances auxquelles elles sont soumises, que ce soit sur elles-mêmes (« je n’ai pas ce qu’il faut pour y arriver »), sur les autres (« ils ont des qualités, eux ») ou sur leur environnement (« de nos jours, tout est compliqué »).

L’ensemble de ces croyances constitue ce que l’analyse transactionnelle nomme la « position de vie » (cf. notre lettre de novembre 2013), schématisée de la façon suivante :

Bien entendu, plus la personne aura une vision négative de ses possibilités (avec une position de vie -/+ ou -/-), plus elle éprouvera de difficultés à aller de l’avant. Pour l’aider à y voir plus clair, le travail avec un coach lui permettra de se confronter à ses croyances afin de « nettoyer ses lunettes », à savoir à prendre conscience de manière la plus objective possible du juste niveau de ses capacités d’une part et de la difficulté de son projet d’autre part.

Toujours à partir des clés que nous donne l’analyse transactionnelle, il est possible d’analyser les freins pouvant inhiber la personne à partir des « messages contraignants » auxquels elle peut être soumise (cf. notre lettre de juin 2018).

Les « drivers » ou « messages contraignants – D’après Taibi Kahler

Nous ne reviendrons pas ici sur les mécanismes qui prévalent à la mise en place de ces messages, mais simplement porter notre attention sur l’impact de certains d’entre eux quant à la mise en place de projets audacieux.
Ainsi, une personne affectée par le message « Sois parfait » pourra être freinée par peur de l’échec (« je ne me donne pas le droit à l’erreur »), une autre impactée par le message « Fait plaisir » aura peur de décevoir (« m’appréciera-t-on toujours de la même façon ? »), une autre, imprégnée du message « Dépêche-toi », ira trop vite dans la définition de son projet et ne prendra pas le recul nécessaire, celle soumise au « Fais des efforts » ne sera obnubilée que par la masse de travail à accomplir sans vision globale de son projet, celle enfin qui répondra au message « Sois fort » ne se donnera pas le droit de renoncer, même si les clignotants sont au rouge.

Prendre des risques avec discernement

Comme nous venons de le balayer rapidement, mettre en œuvre une « stratégie de l’audace », c’est donc cerner le plus objectivement possible son besoin, identifier sa cible (savoir où l’on veut aller) et mettre en œuvre les moyens pour l’atteindre (comment l’on compte s’y prendre). Là où les personnes audacieuses n’ont pas toujours conscience de ces jalons qu’elles suivent d’instinct, celles qui ont plus de difficultés gagneront à respecter scrupuleusement ces étapes afin de garder le cap et se rassurer.

C’est cette feuille de route que nous aborderons dans notre lettre d’octobre 2018.

A très bientôt !

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