Une fois posés les freins qui peuvent enrayer la machine – et qui expliquent que les « trucs » et autres méthodes toutes faites ne donnent pas toujours les résultats escomptés, il est intéressant de découvrir en quoi la manière dont nous appréhendons le monde qui nous entoure, les autres et nous-mêmes peut avoir une influence sur notre gestion du temps.
En effet, en prenant conscience de l’influence des messages dits « contraignants », la personne verra sa manière de gérer le temps sous un jour nouveau, ce qui lui permettra, dans un deuxième temps et si elle ressent des effets négatifs, de s’en extraire afin de modifier plus ou moins radicalement ses comportements.
Taibi KAHLER et Hedges CAPERS révèlent, dans leur article « Le mini-scénario » paru en 1974, l’existence de cinq messages contraignants qui peuvent influencer notre identité : « sois parfait », « fais effort », « dépêche-toi », « fais plaisir » et « sois fort » (cf. notre lettre de juin 2013).
Ils expliquent comment la personne qui a intégré un ou plusieurs de ces cinq messages se voit entraînée, de façon stéréotypée, dans des comportements qui se traduiront, entre autres, par une gestion du temps quelque peu chaotique.
L’on peut dessiner en quelques mots les caractéristiques les plus fréquentes d’une personne soumise à l’un ou l’autre de ces messages :
Après avoir identifié le type de problématique qui la concerne, la méthode résolutoire va consister à substituer aux messages « contraignants » des « messages positifs » qui en prennent le contrepied.
Il est néanmoins important de noter que, en cas d’influence de plusieurs messages contraignants, il sera nécessaire de se focaliser dans un premier temps sur un seul d’entre eux, puis, une fois les comportements concernés par cette problématique modifiés, passer à un autre message. Mais si elle subit l’impact de plus de deux messages contraignants, la personne aura tout intérêt à demander une aide extérieure (coaching par exemple), qui l’aidera à travailler à cette prise de conscience et à la mise en place de nouvelles options.
Ainsi, pourront être mis en place les messages positifs suivants :
Une autre problématique très fréquente – et parfois liée à l’impact d’un des messages contraignants cités plus haut – est le manque de discernement entre l’urgence et l’importance. En effet, quand tout est « urgent et important », plus rien de l’est…
Or, ces deux critères présentent un double intérêt : d’une part ils peuvent être définis de façon très précise, et d’autre part ils sont applicables à toute personne exerçant la même activité dans les mêmes conditions, quelle que soit l’influence de son mini-scénario ; l’on peut donc les qualifier de « rationnels ».
C’est ainsi que, au lieu de procéder à des arbitrages basés sur des critères propres à chacun tels que l’attrait, l’habitude, la difficulté, la durée… de la tâche, la réflexion va se baser sur la qualification du travail à accomplir en termes de :
Restera à définir quelle est la valeur retenue pour servir de référence à l’évaluation de l’importance – valeur différente en fonction du métier exercé – et le curseur retenu pour servir de référence à l’évaluation de l’urgence – de la minute, voire de la seconde, à l’heure, ou au jour…
Nous explorerons donc, dans notre prochain numéro de juillet/août et avant de prendre nos bonnes résolutions de la rentrée de septembre, comment nous pouvons hiérarchiser nos tâches à travers ces deux critères, afin d’enfin choisir et non subir sa gestion du temps.