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L’AUTORITE DANS UN GROUPE : LEADERSHIP ET « CANON »

Dans notre lettre de juillet/août 2015, nous vous avons présenté les grandes lignes de la Théorie Organisationnelle de Berne, utilisée notamment pour résoudre les problématiques rencontrées dans tout groupe humain, qu’il soit de petite taille ou qu’il s’agisse d’une grande organisation (grande entreprise, collectivité, pays…). Nous allons maintenant développer plus avant la notion d’autorité telle qu’elle est présentée dans cette théorie, car il est évident que la manière dont celle-ci s’exerce a un impact non négligeable sur le fonctionnement du groupe.

Eric Berne distingue deux aspects différents dans l’exercice de l’autorité dans une organisation : le leadership et le « canon ».

Le leadership

Eric Berne définit le leadership comme « la capacité de prendre des décisions auxquelles personne n’oppose de veto, et d’appliquer des sanctions et des récompenses irrévocables. »

  • Il est possible d’appréhender trois types de leaders :
    1. Le leader responsable : c’est la personne à laquelle l’autorité a été officiellement confiée (par élection, nomination,…) ;
    2. Le leader effectif : c’est la personne qui influence réellement le groupe, allant même jusqu’à contrôler celui-ci.
      Remarque : dans les cas les plus simples, le leader responsable et le leader effectif ne font qu’un. Cependant, il arrive assez fréquemment que ces deux aspects du leadership soient détenus par deux personnes différentes, ce qui ne manque pas de constituer une problématique à prendre en compte sous peine de risque de dysfonctionnement important.
    3. Le leader psychologique : il incarne le leadership, sans exercer directement le pouvoir comme le ferait le leader responsable et/ou effectif. Ce cas de figure est assez rare, et se rencontre par exemple dans les monarchies constitutionnelles, où le roi fait office de leader psychologique, alors que le premier ministre est le leader responsable et effectif.
  • Par ailleurs, il est important de se pencher sur l’histoire du groupe pour analyser au mieux comment s’y exerce le leadership. En effet, il se peut qu’aient existé des leaders qui, bien qu’ils ne soient plus en fonction, exercent encore une influence notable sur le groupe en question.
    1. Ainsi, le leader evhémère sera celui qui, même après sa mort, voit ses idées ou ses principes particulièrement honorés. Ce personnage historique toujours influent est par exemple à l’origine d’une doctrine (Marx pour les marxistes, par exemple), d’une religion (Bouddha pour les bouddhistes), d’un courant artistique (Picasso pour les cubistes)…
    2. Le leader primal est le fondateur du groupe : c’est, par exemple, le capitaine d’industrie dont la mémoire continue à exercer son influence (Francis Bouygues, André et Edouard Michelin, Steve Jobs).
  • Enfin, pour être tout à fait complet, il convient de préciser que le leadership s’appuie sur l’appareil du groupe. Il s’agit là des structures mises en place dans l’organisation pour permettre à celle-ci de fonctionner convenablement. Dans un groupe de petite taille, le leader et l’appareil peuvent ne faire qu’un, mais dans une organisation de grande taille, l’appareil est obligatoirement distinct ; il s’agit par exemple des services généraux dans une grande entreprise.

Le « canon »

Pour exercer son autorité, le leader va interagir avec le « canon », qui constitue le cadre dans lequel évolue le groupe ; celui-ci se distingue entre constitution et lois d’une part, et culture du groupe d’autre part.

  • La constitution et les lois
    1. La dénomination et l’activité du groupe : dans une entreprise, il s’agirait de sa raison sociale ;
    2. Les règles et processus internes, qui eux-mêmes peuvent être empruntés à la société plus large dans lequel opère le groupe : les statuts ou le règlement intérieur, par exemple.

    La vie du groupe n’étant pas figée, la constitution doit prévoir les règles qui régissent les modalités d’amendement de celle-ci.

  • La culture du groupe Il s’agit des règles, quelquefois non écrites, qui régissent le fonctionnement des individus les uns par rapport aux autres au sein du groupe.
    1. La technique : toute connaissance ou compétence « métier » nécessaire à l’accomplissement de l’activité du groupe ;
    2. L’étiquette : comme à la Cour de Louis XIV, sont appelées étiquette les règles (implicites ou explicites) que se doivent de suivre les membres du groupe ;
    3. Le caractère : l’ensemble des comportements que l’étiquette permet, et que chaque membre peut utiliser pour exprimer sa personnalité, sans pour autant apparaitre comme « déviant ».

Ainsi, l’on comprend à quel point l’examen minutieux des différentes composantes de l’autorité permet de mieux appréhender le fonctionnement du groupe. Cela se révèle particulièrement intéressant en cas de survenue d’une crise, ou mieux, afin de prévenir celle-ci.

Nous continuerons le mois prochain à explorer la Théorie Organisationnelle de Berne, à travers des cas concrets d’application de celle-ci.

Référence :
« Structure et dynamique des organisations et des groupes » – Eric Berne – Editions AT
« La théorie organisationnelle de Berne » – Elliot M. Fox – Les classiques de l’Analyse Transactionnelle Volume 1

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