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Le stress, comment le maîtriser ? 1ère Partie – Mieux comprendre le stress (Novembre 2019)

« Je suis stressé(e)… » – « Ça me stresse ! »…

Chacun d’entre nous prononce, à un moment ou un autre, ces paroles. Affirmation corroborée par les chiffres : l’immense majorité de la population française – 89 % plus exactement – se dit touchée par le stress (sondage réalisé en novembre 2017 par OpinionWay).

Les causes les plus fréquemment mises en avant dans ce sondage sont, pour 36% des français, la vie professionnelle – mais le chiffre monte à 40 % chez les hommes, et à 47 % chez les moins de 35 ans ; pour 35% des personnes interrogées, ce sont les problèmes financiers ; la vie personnelle est invoquée par33 % d’entre elles – mais on atteint 39 % chez les femmes ; enfin, les problèmes de santé et les maladies chroniques – d’eux-mêmes ou d’un proche – causent du stress chez 31% des français.

Devant l’ampleur et la complexité du phénomène, nous avons décidé de consacrer 3 numéros de notre Newsletter à ce thème, en commençant ce mois-ci par la description de ce qu’est le stress – car ce mot est employé parfois à tort – puis le mois prochain par l’évocation des conditions de mise en place du stress – et notamment ce que l’on nomme les « stresseurs », pour terminer par quelques conseils et propositions d’actions à mettre en œuvre pour mieux gérer son stress.

·     Que se cache-t-il derrière le mot « stress » ?

On utilise aujourd’hui le mot « stress » pour définir ce que nous ressentons à un moment ou un autre de notre existence ; appliquer ce terme à toutes sortes de situations de la vie tant professionnelle que privée relève d’ailleurs d’uncôté très … tendance ! Cependant, nous ne voyons souvent pas l’utilité de donner une définition précise de ce stress, dans la mesure où nous percevons corporellement ce phénomène. Ainsi le stress est-il compris intuitivement par chacun de nous…

Constatons également que la définition du stress est souvent associée au concept de performance– notamment en entreprise. Cependant, la perception que chacun peut avoir à propos du stress lui est propre. En effet, pour certains individus, le stress décuple leurs chances de mener à bien ce qu’ils ont entrepris ; ils affirment que le stress (dans leur vocabulaire, le « défi », la « motivation ») est la condition sine qua non de leur réussite socioprofessionnelle. Pour d’autres, le stress inhibe leurs capacités et les empêche de mener à bien leurs projets ou leurs missions. Dans ce second cas, le stress est l’ennemi qu’il faut combattre à tout prix pour pouvoir accéder à plus de bien-être…

Ces deux perceptions très différentes nous amènent donc à établir une définition « universelle » du stress, indépendamment des conséquences qu’il peut avoir chez telle ou telle personne.

·     Alors, le stress, qu’est-ce que c’est ?

L’homme est un « animal » qui dispose, au même titre que les autres mammifères, d’éléments constitutifs de son cerveau (selon Paul Mc LEAN) :

–  Le cerveau reptilien : seuil de la survie – boire, manger, copuler ;

–  Le cerveau des mammifères inférieurs : seuil de l’affectivité et la mémoire – tristesse, joie, peur ;

–  Le cerveau des mammifères supérieurs : seuil du cortex associatif – processus anticipatoire et créatif, domaine du langage, de l’imaginaire.

Le stress, au sens strict, est une réaction physiologique archaïque, massive et autonome du cerveau reptilien qui sert à assurer sa survie à l’animal en danger.

Bien souvent, on appelle stress des réactions des cerveaux supérieurs, telles que l’angoisse ou l’anticipation… d’où le succès du mot stress !

·     Mise en place du stress

Face à une menace, notre système nerveux autonome – dit orthosympathique – met en place les conditions de l’action à travers un certain nombre de changements physiologiques.

Système orthosympathique

Ces changements physiologiques consistent à préparer l’organisme à la fuite ou à l’attaque :

–  Vascularisation des muscles

–  Mydriase (dilatation de la pupille)

–  Fermeture des sphincters

–  Augmentation du rythme cardiaque

–  Augmentation de la tension artérielle

–  Augmentation du rythme respiratoire…

Lorsque le danger a disparu, c’est le système nerveux autonome dit parasympathique qui met en œuvre les conditions de relâchement de l’organisme.

Système parasympathique

Le rôle du système parasympathique consiste à préparer la détente et la récupération :

–  Relâchement des muscles

–  Relâchement des sphincters

–  Élimination des toxines

–  Ralentissement du cœur et de la respiration

–  Myosis (rétractation de la pupille)

–  Érection…

Cette réaction en deux temps a été mise en lumière par Hans Selye en 1936 et est nommée le Syndrome Général d’Adaptation (SGA). Ainsi, le terme « stress » provient d’une assimilation entre ce mouvement de tension/détente et l’élasticité du … stretch !

Les recherches de Hans Selye ont permis de constater que le SGA n’est absolument pas toxique et peut se répéter indéfiniment sans aucune conséquence sur l’organisme, pour autant qu’à toute phase d’alarme succède assez rapidement une phase de détente.

Syndrome Général d’Adaptation

      Mais que se passe-t-il si la réaction d’alarme persiste ?

Si face à la situation alarmante, l’action n’est pas possible pi n’a pas d’effet, trois phases vont se succéder :

–  Phase 1 : L’on constate une réaction orthosympathique « normale » ;

–  Phase 2 : le parasympathique fonctionne en même temps que l’orthosympathique ; l’organisme s’adapte peu à peu à la contrainte, ce qui provoque une diminution des perceptions désagréables. Il faut noter que cette phase peut parfois durer des années…

–  Phase 3 : le faux équilibre créé ne peut perdurer ; survient alors un effondrement grave du type infarctus, hémorragie cérébrale (AVC), ulcère perforé, accident, suicide…

Break down

XComment l’homme en est-il arrivé à utiliser massivement ce mécanisme de survie, notamment dans sa vie professionnelle ?

Deux raisons principales provoquent une mise en place excessive du stress :

–  L’impossibilité d’agir

L’homme reste un mammifère dont la raison d’être est d’agir : ce qu’il supporte le moins bien c’est d’être immobilisé (car être immobilisé face au danger réel ou supposé, c’est être en danger !). Or, nombre de situations sociales – notamment dans le milieu professionnel – nous obligent à respecter des « conventions » qui nous empêchent d’agir !

–  La capacité d’anticipation

L’homme est le seul animal qui peut, par simple imagination, se stresser lui-même face à un danger supposé. Mammifère supérieur, il peut anticiper :

–  qu’il ne pourra ni fuir ni agir, ce qui va l’immobiliser et le mettre en danger,

–  qu’il y a une discordance manifeste entre ses capacités, les exigences de la tâche et l’aide dont il peut bénéficier.

La fréquence et l’intensité du stress peuvent être provoquées par ces deux caractéristiques, puisque non seulement le danger immédiat et réel provoquera du stress, mais la perception du danger potentiel – différente d’un individu à l’autre – et/ou son anticipation verront, elles aussi, la mise en place d’un stress plus ou moins fréquent ou important.

Quels sont donc concrètement ces facteurs qui risquent de provoquer le stress ? Nous les décrirons notre prochaine Newsletter.

Au mois prochain !

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