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Les spécificités managériales des structures de petite taille – Volet 1 (Novembre2017)

Volet 1 – Leurs caractéristiques et leurs atouts

Malgré l’innombrable littérature portant sur le thème du management d’équipe, peu d’ouvrages sont consacrés à l’exercice de celui-ci au sein de structures de petite taille. Les PME représentant 99% des entreprises françaises, il nous paraît donc intéressant de nous intéresser de plus près à leurs spécificités, afin de tenter de comprendre quels sont leurs aouts et leurs faiblesses en termes de management d’équipe.

Trois principales caractéristiques

Les structures de petite taille peuvent être définies, en ce qui concerne la manière dont s’exerce le management au sein de celles-ci, à travers trois caractéristiques :

  • Une formalisation réduite
    Les outils de management sont souvent empiriques et les écrits peu ou pas utilisés, notamment dans les Très Petites Entreprises (pas de définitions de fonction, pas d’organigramme, pas d’objectifs formalisés, pas d’entretiens annuels d’évaluation…). Les tableaux de bord ou les reportings sont très légers voire absents.
  • La centralisation
    Disposant de ressources humaines réduites, elles sont en général gérées de manière centralisée, avec des niveaux hiérarchiques réduits. Toutes les décisions – ou la plupart d’entre elles – y compris celles qui concernent le capital humain, sont prises par le dirigeant, la création d’un véritable service « du personnel » n’apparaissant qu’au-delà d’un seuil de plusieurs dizaines de salariés.
    Mais même si cette centralisation s’apparente parfois à du paternalisme, il convient de nuancer cette caractéristique. En effet, le modèle du dirigeant-propriétaire solitaire ne représente que 42% des dirigeants de PME, les autres étant pour 40% multicéphales et pour 10% des entreprises dans lesquelles les dirigeants sont mandatés par des actionnaires. Enfin, 3% des PME sont organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations ou fondations (chiffres recueillis lors de l’enquête Ouest France/Le Lab entre février et avril 2017 auprès de 906 répondants).
  • La proximité
    Le nombre réduit de collaborateurs permet un management de proximité, avec une relation souvent privilégiée entre « patron » et salariés, ou tout au moins personnalisée grâce à une connaissance individuelle des uns et des autres.
    De par cette relation « intuitu personae », l’entreprise familiale cherche, plus qu’une autre, à conserver ses salariés et le turn-over y est souvent plus bas que dans des entreprises plus importantes.
    Mais cette proximité place le dirigeant sur tous les fronts – son emprise dépendant de son omniprésence – et accroît de ce fait sa domination hiérarchique telle que décrite plus haut.

Ceci posé, quelles sont leurs aouts et leurs difficultés face aux problématiques du XXIème siècle ?

Des atouts non négligeables

Baignées, comme la plupart des entreprises, dans un environnement économique qui s’est complexifié, les structures de petite taille disposent, de par leurs caractéristiques spécifiques, d’atouts non négligeables.

  • La réactivité
    Contrairement aux grands groupes où la prise de décision est parfois très longue, les petites structures font preuve d’une flexibilité qui peut leur permettre de maintenir ou d’accroitre leur compétitivité.
    En effet, grâce à une circulation de l’information plus efficace, les processus de décision sont plus rapides que dans les grands groupes, et ce quel que soit le thème concerné.
  • L’adaptation au marché
    Du fait de leur petite taille, ces structures peuvent présenter une meilleure capacité d’adaptation au marché car la faiblesse des investissements lourds facilite pour elles le changement ou l’évolution de l’activité.
    En outre, il arrive souvent qu’une PME développe et dispose d’une compétence pointue qui la rend très précieuse comme sous-traitante de grandes structures. Elle peut ainsi se démarquer par sa spécificité et occuper un créneau porteur. Si son offre revêt un caractère unique, elle parviendra plus facilement à répondre à la demande de manière flexible et dynamique.
    C’est ainsi que nombre de petites structures deviennent un partenaire privilégié pour les grandes entreprises : elles apportent leur savoir-faire et une plus grande flexibilité, mais, revers de la médaille en cas de retournement de conjoncture, elles lient leur avenir à celle de la grande entreprise.
  • La créativité et l’innovation
    L’absence de lourdeur hiérarchique peut favoriser une plus grande créativité, à la fois dans la création de nouveaux produits ou services, ou dans les process mis en place. Dans le même temps, la stratégie, au lieu de s’appuyer sur des diagnostics lourds qui peuvent se révéler obsolètes au moment de la mise en œuvre du plan d’action, est souvent basée sur l’intuition, ce qui permet, là aussi, de « coller » davantage au marché.
  • Une vision assise sur la durée
    Les dirigeants-propriétaires de petites structures, qui ont parfois mis tous leurs avoirs personnels dans le capital de leur société et qui peuvent avoir comme souhait la transmission de l’entreprise à leurs descendants, vont avoir tendance à raisonner davantage à long terme. Ainsi, quand d’autres ont de plus en plus de mal à se projeter au-delà de leurs résultats trimestriels, la plupart des dirigeants de PME privilégient l’indépendance et la pérennité de leur entreprise à sa croissance.

Nous examinerons, dans notre volet numéro 2, les difficultés managériales particulières rencontrées par les structures de petite taille.

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