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Le scénario en entreprise

Alain Cardon, Vincent Lenhardt et Pierre Nicolas exposent, dans leur livre intitulé « L’analyse transactionnelle », la manière dont le concept du scénario, clé de voûte de cette théorie, peut être appliqué au monde des organisations.

En reprenant une partie de leurs réflexions, nous allons donc, dans un premier temps, exposer brièvement ce qu’est, selon l’analyse transactionnelle, le scénario, puis nous étudierons le lien possible avec le monde de l’entreprise, tel que présenté par les trois auteurs.

Le scénario ou plan de vie

Eric Berne, fondateur de l’analyse transactionnelle, définit le scénario comme « un plan de vie basé sur une décision prise dès l’enfance, renforcée par les parents, justifié par des événements ultérieurs, et qui aboutit à une alternative choisie ».

Cette définition tend à démontrer que, dans les premières années de sa vie, le jeune enfant prend un certain nombre de décisions inconscientes par rapport à la manière dont il va répondre aux sollicitations de son entourage, aux différentes situations rencontrées, à la manière dont se structure son existence (voir nos lettres d’information de juin 2013 – « L’influence des messages contraignants sur le manager », novembre 2013 – « Management et positions de vie » et septembre 2014 – « La structuration du temps dans l’entreprise »).

Nous ne détaillerons pas ici le mécanisme par lequel ces décisions vont s’implanter chez le jeune enfant sous l’influence de ses parents ou de ses figures parentales. Nous encourageons le lecteur intéressé à lire, pour aller plus avant, l’un des ouvrages proposés à la fin de cette lettre.

Les décisions prises dans l’enfance vont donc forger le scénario de la personne, qu’Eric Berne distingue en scénario « gagnant » (plutôt positif) ou scénario « perdant » (plutôt négatif). Il est intéressant de noter que ces décisions, au moment où elles sont prises par le jeune enfant, peuvent être des réponses tout à fait appropriées, en l’état de ses connaissances quelque peu limitées, aux messages envoyés par son entourage. La difficulté peut venir plus tard, si la personne continue de reproduire les mêmes schémas sans véritable discernement, surtout si ceux-ci sont négatifs ou non appropriés.

Il est heureusement possible de sortir de ce qui peut apparaître comme une sorte de déterminisme. En effet, il est vrai que le scénario influence la manière dont la personne va réagir face aux événements de sa vie, ou même va l’amener en provoquer certains, à travers les réponses stéréotypées qu’elle risque d’être amenée à mettre en place par « réflexe » scénarique. Cependant, elle va pouvoir choisir, par exemple en optant pour le suivi d’une thérapie au cas où ces réponses lui posent manifestement problème, et donc notamment en cas de scénario « perdant », de les modifier ou les surpasser : c’est ce que l’analyse transactionnelle nomme la « redécision ».

Le scénario en entreprise

De la même manière qu’un individu est soumis à l’influence de ses figures parentales, l’entreprise a, elle aussi des « parents » en la personne de ses fondateurs. On peut donc dire que le scénario d’une entreprise se dessine à l’époque de sa fondation.
Ce scénario va forger les trois Etats du Moi (voir notre lettre d’information de janvier 2013 – « Les Etats du Moi du manager ») de la structure, à savoir son Parent sous forme de ses valeurs, son Adulte à travers ses process et son Enfant avec son Climat social.

Les valeurs, les méthodes, le climat

Les auteurs cités en préambule insistent sur le fait que, tout comme l’individu peut envisager une « redécision » de son scénario, l’organisation peut aussi réaménager les décisions initiales à certains moments de sa vie, notamment lors des « moments de crise ».

Comme chez la personne, cette modification du scénario de l’entreprise se fera par la prise de conscience des décisions prises autrefois, sous l’influence de certaines circonstances précises. Si celles-ci ne sont plus adaptées, un repositionnement peut être nécessaire. Par exemple, une organisation qui verrait arriver un nombre important de jeunes avec des valeurs différentes de celles des salariés plus anciens devra peut-être remettre en question les process d’origine, puis les politiques sociales, jusqu’à aboutir à une reprogrammation des valeurs. De même, une fusion entre deux sociétés, ayant chacune son propre scénario, ne pourra être efficace qu’à la condition de déterminer un nouveau « plan de vie » propre à la nouvelle entité.
De la même manière que le scénario personnel peut se révéler et se transformer avec l’aide d’un thérapeute, il peut être nécessaire, dans le monde de l’entreprise, d’avoir recours à une aide extérieure pour analyser et prendre du recul par rapport à un scénario qui se révèlerait néfaste, ou a minima peu adapté.

Références :
– Que dites-vous après avoir dit bonjour ? Eric Berne – Editions Tchou
– Des scénarios et des hommes – Claude Steiner – Editions
– L’analyse transactionnelle – Alain Cardon, Vincent Lenhardt et Pierre Nicolas – Editions d’Organisation

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