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Les comportements passifs et leur risque (Octobre 2014)

Ne vous est-il jamais arrivé d’observer quelqu’un qui, face à une situation qui lui posait manifestement problème, ne mettait rien en œuvre pour résoudre la question, ou mettait en œuvre des moyens pour le moins inadaptés ? Il vous paraissait évident, à vous observateur, que la personne en question aurait dû s’y prendre autrement, mais celle-ci ne s’en rendait apparemment pas compte elle-même. Dans un tel cas, il se peut que le comportement de cette personne révèle ce que l’Analyse transactionnelle nomme la « passivité ».

Qu’est-ce que les comportements passifs ?

La passivité est un concept d’Analyse transactionnelle mis en lumière dans les années 70 par Aaron et Jacqui Schiff.

Elle est définie comme un ensemble de comportements mis en œuvre par une personne, qui agirait comme si son but était de ne pas résoudre le problème face auquel elle se trouve confrontée. Ces comportements sont employés, bien entendu, de façon tout à fait inconsciente.

On distingue quatre comportements passifs.

  • L’abstention : la personne est passive au sens premier du mot. Elle ne fait rien.
  • La suradaptation : la personne fait quelque chose, mais l’action ici n’a pas pour objectif de résoudre le problème mais de faire ce qu’elle imagine que l’autre attend d’elle. On considère ce comportement comme un comportement passif dans la mesure où la personne ne se met pas en situation de connaître clairement ses objectifs (en les demandant, par exemple), et en fait trop ou mal en évaluant de manière erronée les attentes de l’autre.
  • L’agitation : la personne «s’agite», elle est nerveuse, ne tient pas en place : elle manifeste souvent sa présence par des bruits parasites. Elle s’occupe en fait à tout autre chose que ce qui devrait être son activité à proprement parler (au sens Analyse Transactionnelle – Voir La Lettre de Jean-Jacques Titon Consulting de septembre 2014).
  • La violence ou « l’incapacitation » : la personne devient agressive et peut aller jusqu’à blesser en tenter de blesser autrui, ou tourner cette violence contre elle-même (toujours de façon inconsciente) : elle se blesse, elle tombe malade, ou, dans certains cas extrêmes, se suicide.

Cette agressivité portée vers l’autre ou vers soi-même arrive en général tout à coup, mais les signes avant-coureurs sont pourtant déjà là : en effet, les comportements passifs se mettent la plupart du temps en place les uns après les autres, et il n’est pas rare qu’une période d’abstention soit suivie par de la suradaptation, puis de l’agitation et enfin de la violence (attention, parfois la suradaptation survient directement, le risque étant qu’elle soit suivie là aussi par de l’agitation puis de la violence, ou, cas possible également, le passage abstention-violence intervenant directement).

Comment ces comportements passifs peuvent-il se manifester en entreprise ?

Imaginons un collaborateur qui doit rendre un rapport pour le lendemain, date limite. Or, à ce jour, il n’a pas commencé.

  • Abstention : il reste à son bureau, inactif. Il joue à l’ordinateur.
  • Suradaptation : il fait des recherches longues et laborieuses pour fournir un rapport le plus détaillé possible, pensant que c’est ce que son patron attend de lui.
  • Agitation : il passe de nombreux coups de fil, regarde ses mails toutes les 30 secondes, va se chercher un café, revient, bouge sur sa chaise, remue sa jambe, relit plusieurs fois la même phrase.
  • Violence ou « incapacitation » : tout d’un coup il se lève, se rend chez son patron et lui envoie le rapport à la figure en criant « Voilà ce que j’en fais de vos rapports !… » ou alors il fait une crise d’hypertension et doit être arrêté par le médecin.

Dans tous ces cas, on se retrouve face à un collaborateur (à moins que vous vous reconnaissiez dans l’un ou l’autre cas ?) qui non seulement n’a pas accompli ce que l’on attendait de lui, mais qui ne s’est même pas mis en mesure de faire son travail d’une manière raisonnée (anticiper, demander des instructions précises, se faire aider si besoin…).

Il faut noter que les cas 1 et 3 (abstention et agitation) sont bien connus en matière de gestion du temps sous le terme de procrastination.

Ces comportements passifs sont plus fréquents qu’on ne le pense ; ils se rencontrent de temps à autre chez la plupart d’entre nous.
Chez d’autres cependant, ils sont si fréquents qu’ils deviennent un véritable mode de fonctionnement. Attention à ceux-là  et surtout aux collaborateurs manifestant de la suradaptation : ils sont, en général, bien perçus dans l’entreprise car ils apparaissent comme des gens motivés, sérieux, en faisant plus que ce que l’on leur demande.
Si vous les observez par ailleurs courant dans tous les sens, menant plusieurs projets à la fois, en bref « s’agitant » tel que nous l’avons décrit plus haut, c’est-à-dire étant passés du stade suradaptation au stade agitation, ils peuvent devenir à tout moment des candidats à une incapacitation telle qu’un burn out.

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