Ne vous est-il jamais arrivé d’observer quelqu’un qui, face à une situation qui lui posait manifestement problème, ne mettait rien en œuvre pour résoudre la question, ou mettait en œuvre des moyens pour le moins inadaptés ? Il vous paraissait évident, à vous observateur, que la personne en question aurait dû s’y prendre autrement, mais celle-ci ne s’en rendait apparemment pas compte elle-même. Dans un tel cas, il se peut que le comportement de cette personne révèle ce que l’Analyse transactionnelle nomme la « passivité ».
La passivité est un concept d’Analyse transactionnelle mis en lumière dans les années 70 par Aaron et Jacqui Schiff.
Elle est définie comme un ensemble de comportements mis en œuvre par une personne, qui agirait comme si son but était de ne pas résoudre le problème face auquel elle se trouve confrontée. Ces comportements sont employés, bien entendu, de façon tout à fait inconsciente.
On distingue quatre comportements passifs.
Cette agressivité portée vers l’autre ou vers soi-même arrive en général tout à coup, mais les signes avant-coureurs sont pourtant déjà là : en effet, les comportements passifs se mettent la plupart du temps en place les uns après les autres, et il n’est pas rare qu’une période d’abstention soit suivie par de la suradaptation, puis de l’agitation et enfin de la violence (attention, parfois la suradaptation survient directement, le risque étant qu’elle soit suivie là aussi par de l’agitation puis de la violence, ou, cas possible également, le passage abstention-violence intervenant directement).
Imaginons un collaborateur qui doit rendre un rapport pour le lendemain, date limite. Or, à ce jour, il n’a pas commencé.
Dans tous ces cas, on se retrouve face à un collaborateur (à moins que vous vous reconnaissiez dans l’un ou l’autre cas ?) qui non seulement n’a pas accompli ce que l’on attendait de lui, mais qui ne s’est même pas mis en mesure de faire son travail d’une manière raisonnée (anticiper, demander des instructions précises, se faire aider si besoin…).
Il faut noter que les cas 1 et 3 (abstention et agitation) sont bien connus en matière de gestion du temps sous le terme de procrastination.
Ces comportements passifs sont plus fréquents qu’on ne le pense ; ils se rencontrent de temps à autre chez la plupart d’entre nous.
Chez d’autres cependant, ils sont si fréquents qu’ils deviennent un véritable mode de fonctionnement. Attention à ceux-là et surtout aux collaborateurs manifestant de la suradaptation : ils sont, en général, bien perçus dans l’entreprise car ils apparaissent comme des gens motivés, sérieux, en faisant plus que ce que l’on leur demande.
Si vous les observez par ailleurs courant dans tous les sens, menant plusieurs projets à la fois, en bref « s’agitant » tel que nous l’avons décrit plus haut, c’est-à-dire étant passés du stade suradaptation au stade agitation, ils peuvent devenir à tout moment des candidats à une incapacitation telle qu’un burn out.